Journée nationale des travailleurs sociaux : Rencontre avec Claudia

Écouter, accompagner, soutenir sans jamais faire à la place de l’autre : telle est la mission, exigeante et profondément humaine, de Claudia Berberat, assistante sociale au CSR de Morges depuis plus de 13 ans. À l’occasion de la Journée nationale des travailleurs sociaux le 16 mai, nous lui avons laisser la parole afin de mettre en lumière les réalités du terrain, les défis quotidiens et les richesses d’un métier de l’ombre pourtant essentiel. Entre engagement, empathie et conviction, Claudia nous ouvre une fenêtre sur son quotidien et nous rappelle, avec justesse, ce que signifie vraiment « travailler avec l’humain ».

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Claudia Berberat, je travaille au CSR de Morges au sein de l’ARASMAC depuis le 1er janvier 2012, soit depuis 13 ans. Je travaille comme assistante sociale généraliste au CSR et j’ai travaillé pendant un peu plus de 2 ans comme assistante sociale à l’Unité Commune à Gland.

Avant de travailler au CSR de Morges, j’ai travaillé durant 6 ans au Centre Social Intercommunal de Vevey.

J’ai choisi de faire le métier d’assistante sociale, car j’avais envie d’écouter et d’aider les personnes dans le besoin.

À quoi ressemble une journée type pour vous ?

Je fais en moyenne 4 entretiens par jour, dont des permanences avec de nouvelles situations et des entretiens de suivis. Durant ces entretiens, j’écoute les personnes, je les aide dans les démarches administratives et dans la gestion de leur budget si c’est nécessaire. Je peux également les accompagner dans la mise en place d’une mesure d’insertion adaptée à leur problématique dans le but d’améliorer leur situation.

En plus de mes entretiens, j’exécute un certain nombre de démarches administratives, je fais des courriers, je réponds aux mails et au téléphone.

La liste de mes tâches décrites n’est de loin pas exhaustive et je suis sûre d’avoir oublié des choses…

Quel est l’aspect de votre métier que vous préférez ?

J’apprécie de pouvoir écouter les personnes qui ressentent le besoin de se confier, j’apprécie également les démarches administratives et j’apprécie que mes tâches soient très diversifiées. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer.

Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez ?

Il arrive fréquemment que les bénéficiaires pensent que j’ai une baguette magique et que je pourrai résoudre leurs problèmes. Je trouve que ce n’est pas toujours simple de leur expliquer que je n’ai pas de solution miracle. Et ce qui n’est pas toujours facile non plus c’est de tout mettre en œuvre pour que la personne soit maîtresse de sa vie. Nous sommes présents pour l’accompagner, lui donner des conseils, lui proposer des clefs, mais le but est d’éviter de faire à sa place. La personne doit se sentir responsable de sa vie et de ses choix.

De plus, je me permets de mettre en avant une grosse problématique que nous rencontrons quotidiennement et pour laquelle nous n’avons aucune solution : le problème de logement. Je me sens tellement impuissante quand les personnes arrivent avec une décision d’expulsion forcée sans possibilité de négocier avec la gérance et que je n’ai rien à leur proposer. C’est très inconfortable comme situation et cela peut devenir stressant. Je suis consciente que c’est une problématique cantonale et que c’est aux personnes politiques de prendre conscience de ce problème. Cependant, ce n’est pas évident d’y être confrontée au quotidien.

Y a-t-il une situation ou une rencontre qui vous a particulièrement marquée ?

Je ne crois pas avoir une situation particulière, il y en aurait tellement. Ce qui me reste durant mes 20 ans de carrière en tant qu’assistante sociale, c’est la rencontre de belles personnes avec des parcours de vie riches, parfois difficiles, voire chaotiques, mais qui sont prêtes à se battre pour améliorer leur situation.

A propos de votre métier, qu’aimeriez-vous expliquer à quelqu’un qui ne le connaît pas ?

Je me permets de mettre en avant que je n’aime pas le nom « assistante sociale », je préfère travailleuse sociale. En effet, nous ne sommes pas là pour assister les gens. Les bénéficiaires RI doivent rester autonomes et l’assistante sociale est présente en soutien et en conseil.

Si vous pouviez adresser un message aux futur·e·s professionnel·le·s du social, que leur diriez-vous ?

Accrochez-vous ! C’est un beau métier, mais il faut avoir les épaules assez solides pour y faire face. Il est très important de prendre soin de soi et pas seulement des autres. Je pense qu’une vie privée saine et équilibrée est très importante pour faire face aux défis quotidiens d’un travailleur social sur le terrain.

Et si vous deviez résumer votre métier en un mot ou une phrase ? 
Empathie.

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